Un public sous condition de ressources a-t-il vocation à acheter son logement?
Certains ménages souhaitent devenir propriétaire mais les banques refusent de leur prêter car ils n'ont pas des ressources suffisantes ou stables. Grâce à la location accession sociale, ils peuvent concrétiser leur désir d'accession immobilière malgré des revenus inférieurs aux plafonds sociaux.
Une seule contrainte pour enclencher ce parcours d'accession: il faut avancer un acompte qui correspond à un an de loyer.
Qui donc dispose d'un patrimoine suffisant pour avancer une telle somme quand les revenus sont inférieurs aux plafonds sociaux?
Le budget consacré au logement s'élève à près de 40% pour le quart des français qui ont le moins de ressources. Avec les autres postes de dépenses contraintes comme le transport, la nourriture ou le téléphone, les fins de mois sont difficiles alors mettre de l'argent de coté relève de l'exploit. Pourtant nos appartements en location accession sociale ont tous trouvé preneur.
Les mères célibataires forment la population qui s’est la plus tournée vers nous. Divers facteurs peuvent expliquer ce constat.
Les femmes constituent la majeure partie des personnes sous condition de ressources car, même quand elles travaillent, elles sont moins bien payées que les hommes. Parmi elles, les mères célibataires ont pu se constituer une épargne quand elles travaillaient avant de faire des enfants. D'autres ont reçu de l'argent suite à leur divorce.
Souvent donc, les ressources courantes des mères célibataires, même faibles, ne préjugent pas de leur patrimoine ni de leur potentiel de revenus futurs. Quand elles en ont les moyens, elles sont séduites par la location accession sociale qui leur offre à la fois des loyers modérés, un maintien des APL et la perspective d'une acquisition future du logement qu'elle occupent avec leurs enfants. Cette perspective d'acquisition modifie leur relation à leur logement qui devient leur nouveau foyer dès la phase de location.
Bien sur, comme pour toute offre de logement social, nous retrouvons toutes les autres personnes sans revenus stables (chômeurs, indépendants) ou qui vivent des minima sociaux. Pour l’acompte initial, elles puisent parfois dans un capital reçu en héritage. D’autres, souvent chez les plus jeunes, sollicitent une aide familiale qu'il est parfois plus facile d'obtenir pour un projet immobilier que pour un tour du monde.
Ainsi il existe une certaine diversité de profil à avoir franchi le pas et entamé une location accession. Quel part d'entre eux achètera in fine sont appartement?
Comme l’horizon d’accession est de 6 à 9 ans, il est encore trop tôt pour donner des chiffres. Gageons que la constitution régulière d’une épargne renforcera la probabilité qu'il obtienne un crédit pour acheter son appartement ... ou un autre appartement d'ailleurs. Comme le locataire accédant n’a pas encore payé les «frais de notaire», il pourra quitter son appartement et récupérer son épargne pour acheter un autre appartement. Il garde une forte mobilité, ce qui est un réel avantage par rapport à une acquisition immédiate de son appartement.
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